Paris 44
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 [Humain] Jean de Fréneuse ou la vie donnée en spectacle.

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Jean de Fréneuse

Jean de Fréneuse

Age du personnage : 48
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MessageSujet: [Humain] Jean de Fréneuse ou la vie donnée en spectacle.   [Humain] Jean de Fréneuse ou la vie donnée en spectacle. EmptyJeu 22 Juil - 13:48

† AUTRE †

Est-ce l'ennui qui m'inocule
Ce besoin fou d'errer le soir
Et de vaguer sur le trottoir,
Dès que paraît le crépuscule,
En redingote, en chapeau noir ?
Je ne sais : Je suis Noctambule !

[Montoya, Noctambulisme.]

Personnage créé pour le forum...
FW initialement, maintenant joué sur Crazy Tale.

Origine de votre avatar
Si vous ne reconnaissez pas Jean-Louis Barrault dans Les Enfants du paradis, filez voir le film tout de suite !

Évolution envisagée
La neutralité est-elle toujours possible ... ? Il faudra peut-être s'engager plus avant dans les évènements du monde, presque malgré soi.
Des connaissances à jouer, également [vu avec l'administration], et rien moins qu'une déchéance à poursuivre, que diable !

Votre disponibilité sur le forum
Par période, selon les obligations scolaires.

Liens éventuels de votre personnage
- Des gens de rien, qu'il aurait pu croiser dans les bars, les rues.
- Acteurs de la troupe, spectateurs au courant de ses petits succès de début de carrière ou non.
- En revanche, liens totalement coupés d'avec la famille.


† IDENTITE †

- Gentilhomme !... à trois queues :
Mon nom mal ramassé
Se perd à bien des lieues
Au diable du passé !

[Corbière, Bohème de chic.]




Connu sous le nom de Jean de Fréneuse

Date de naissance 21 Septembre 1910

Origines Jean de Fréneuse ? N'est-ce pas pour vous un nom assez français ?

Parti Habitant.

Métier ou Statut Petit acteur sans le sou.


† ANAMNÈSE †

Une grâce étrange et navrante est dans le blanc trépas des lys.
[Jean Lorrain.]


Que dit-on de vous ? Voir post suivant, troisième partie.
Pour une idée rapide, on raconte que Fréneuse est fini, perdu, tandis que d'autres, bien rares, murmurent qu'il avait eu un début de carrière plus florissant. On chuchote qu'il s'égare, la nuit, dans des bouges, et qu'on l'a vu traîner les fumeries d'Opium de la capitale - le débauché ! On se plait à dire qu'il n'est pas noble, que son nom est une fumisterie de plus, voire une usurpation - on réplique alors, en face, que sa famille est ancienne et respectable. Et enfin quelques uns murmurent, dans l'ombre des milieux choisis, que Fréneuse est un allemand - sans précision d'aucune sorte sur ses intentions.


Résumé Biographique
Jugé "Correct" par l'Admin : D BRAVO



† DEscriptIONS †

Dans sa gloire qu'il porte en paletot funèbre,
Vous le reconnaîtrez fini, banal, célèbre...
Vous le reconnaîtrez, alors, cet inconnu.

[Tristan Corbière]

Cf. post suivant.

Citation :

PETIT MODE D'EMPLOI :

Si, dans le récit qui va suivre, les parties ne sont pas officiellement séparées, je me suis arrangée pour que les informations soient tout de même groupées. La première partie de la narration livre une description physique, la dernière est plus tournée vers le psychologique. La discussion de la troisième partie renseignera sur les ragots et racontars qui courent sur le compte de Fréneuse.

Bonne lecture !


Dernière édition par Jean de Fréneuse le Sam 24 Juil - 16:05, édité 4 fois
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Jean de Fréneuse

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MessageSujet: Re: [Humain] Jean de Fréneuse ou la vie donnée en spectacle.   [Humain] Jean de Fréneuse ou la vie donnée en spectacle. EmptyJeu 22 Juil - 13:55

Prologue fantaisiste.

Les jours sont trop mornes, pour aller au spectacle ! Paris s’affaisse, Paris décline, Paris s’embourbe sous les pas d’étrangers trop heureux, mais … Paris vivote toujours, dans les gargotes mal éclairées d’après-minuit et dans les salles, grandes et petites, où l’on vend du rêve pour une poignée de marque … Ou quelque argent. Pourtant, par un drôle de hasard, vous vous retrouvez ce soir dans cette petite foule sans grand ornement – paysage bigarré des visages humains. Cela piaille, cela chuchote – et l’éternel mouvement des rumeurs que l’on étouffe … Vous trouvez votre place, coincé que vous êtes entre un garçon imposant qui sent un peu trop l’alcool, et une jeune femme en dentelles qui sent un peu trop la fleur – c’est ce que les poètes appellent le paradis, et les pragmatiques le poulailler. Et puis les coups résonnent sur la scène – toutes lumières éteintes, le rideau s’ouvre.

On entre. Vous voyez mal, vous jouez des coudes. On vous recale à votre place : mais ce n’est rien, voyons, ce n’est que le bonimenteur ! Vous vous penchez pourtant, tout à votre vertige, vous tentez de voir, quand même. Sur scène, c’est un grand échalas qui se promène, chapeau de travers, visage enfariné. Grande bête mal bâtie – la carrure d’un roseau pensant et la présence d’un château de carte par jour de grand vent. Il fait un pas, il vacille.

- Gare à toi, Fréneuse, tu vas tomber dans l'public !

Quelques rires. L’intéressé lève les yeux, esquisse un signe au public –sa grande main blanche sortie soudain des ténèbres de sa manche trop grande semble avoir fleuri là, à partir de rien, comme une fleur absurde ... Un sourire léger vient colorer son visage – coins retroussés des lèvres sur une ironie jaunâtre. Cet homme semble sorti de la poussière des vieilles coulisses et de la nostalgie des effets perdus. Il mime, de sa grâce de géant pâle – maigre et grande aristoloche – l’absurdité simple des choses de la vie. Fait un pas encore. Une mine ou deux, poses muettes qui semblent tirées d’un vieux film, de ceux où l'on ne parle pas encore ... Vous détaillez cet homme des prologues, qui ménage son effet, mais le garçon à côté crie soudain – et vous sursautez, malheureux, quand il vous enfonce son coude dans les côtes, en une bourrade complice :

- Hé Fréneuse, lambine-pas ou l’directeur va encore t’courir après ! … C’qu’il peut avoir l’air idiot !

Vous hochez la tête, timidement, sans élever la voix. Reportez votre attention sur la silhouette qui se dresse, soudain, l’air de commencer quelque chose – enfin ! Coup de chapeau aux nécessités : le grand galurin gris s’est précipité hors de scène. D’un froissement de manteau, l’homme fait maintenant face. Et d’une voix changeante, qui voudrait déclamer sans cesser de rire, il obéit et il parle ! Vous n’entendez rien, sous les rires … Et puis par chance, un quatrain qui surnage …

- Des antres raillent les prés destinés de ces deux ennemies
Où prit naissance, sous des étoles contrastes, un couple d’amoureux
Dont la ruine née faste et l’âme en table
Doit onces venir – les dents leur tombent ! - , en l’âme inusitée de leurs parents
- .................................................... en héritage.


C'est tout d'abord un silence attentif, qui voudrait bien comprendre ... Et c’est un torrent de cris, de rires – hululement d’une pauvre foule venue railler ses fous. Lui, là-bas, il continue, imperturbable, l’œil éteint. Impossible de dire s’il … S’il pose là une raillerie superbe, piétinant la référence, de sa petite morgue de jeune acteur, ou s’il déclame un texte appris transformé par la malice d’un esprit qui se délite, à son tour. Parce que cet homme est la figure du délitement – ses vêtements semblent réduits à rien, comme des richesses qui ont mal vieilli, son visage, sous le blanc clownesque, ensorcèle … Par sa fatigue lasse … Mais vous n’avez pas le temps de vous livrer à vos analyses – votre voisin vous laboure de coups de coude, en camarade, et puis d'un coup, l’homme grimé disparaît en coulisses, comme sous le coup d’un oubli involontaire. Revient, un bâton – ou une canne, vous ne voyez pas très bien – à la main. Fracas du bois sur le sol – récréation du silence - et il reprend, d’une voix plus forte, l’air très digne.

- Si ... Si vous daignez nous écouter patiemment,
Notre zèle s'efforcera de corriger notre insuffisance !


Et puis plus rien. C’est fini. Le tourbillon du Paillasse pour mettre en verve un public qui n’en avait pas besoin. Bref salut, sous les huées ou les applaudissements, et puis … Il roule déjà, vieille pierre, dans les coulisses que l’on devine un peu, que l’on entraperçoit depuis les places du paradis. Vous suivez son ombre, un instant, avec ses titubements, entendez encore sa voix sans assurance, qui glisse un peu vers les aigus avant de retomber dans les graves – qui perçait tant bien que mal les bruits du parterre, et crachait des bêtises comme de belles vérités. Et puis la grande silhouette se fane, vous l’oubliez un peu … Parce qu’après tout, le spectacle continue.


~ * ~


... Fréneuse ramassa le chapeau, un peu froissé d’avoir été abandonné ainsi, pour la fureur de la foule. L’épousseta d’un geste machinal, l’air atone des sentimentaux émiettés. Un regard ou deux aux acteurs, en vilains costumes d’époque, une raillerie qui trébuche, et il se dirigea, triste et las, vers une loge commune. Un jeune homme qui débutait y peaufinait encore les apports de l’artificialité en poudre, sans mot dire. La porte grinça un peu sur ses gonds et ce dernier quitta son reflet, boudeur. Leurs regards se croisèrent, une seconde. Silence … Au loin on entendait assez fort les vers d’une belle pièce – expurgée pour l’occasion de toute allusion à risque – que l'on se déclamait, avec la maladresse feinte des premiers amants du soir. Et les deux hommes se regardaient, en chiens de faïence. Celui qui commençait à vivre, et celui qui, il y a dix ans, peut-être, avait été comme lui ; l’un cherchant dans ce reflet morose une trace d’un passé beau à voir, l’autre fuyant, l’air sévère, le mauvais présage d’un futur de décadence.

- T’as encore piétiné le texte, ce soir.

Pour toute réponse, Fréneuse lui adressa un énorme sourire qui semblait vouloir dire : « Et après ? »

- Tu pourrais faire attention quand même … Oh ris si tu veux, moi j’dis ça pour toi ! Combien de temps qu’tu crois tenir, encore ? C’pas ta particule – inventée qu’y disent tous – qui va te tirer du caniveau.

- « La rue t’appelle, Fréneuse, tu le sais et si ce n’était pas le cas, tout le monde te le dirait encore … » Jean de Fréneuse le sait, crois-moi …


Pour toute réponse, le jeune homme émit un sifflement – ironie, désapprobation, agacement … Ou un peu des trois à la fois. Et il partit, saisissant au vol une cape de velours fatigué – baigné de la pourpre du pouvoir ... Au théâtre. Alors, seul, enfin seul, Fréneuse s’assit devant une glace. A sa table, encombrée de mégots, parsemée de miettes de tabac et de pain, entre les quelques crayons de maquillage, point de lettres, point de … Il était loin le temps où il jouait les beaux marquis, avec leurs répliques idiotes d’amour empaqueté, loin, le temps où il fanfaronnait doucement, distribuant l’argent et le mot d’esprit comme on sème les graines de simples fleurs des champs … Et puis il y avait eu … Ses doigts tremblèrent, il sembla chercher quelque chose dans ses poches vides, avant de se souvenir que c’était là le costume, et non l’habit.

Il y avait eu la guerre. D’autres choses qu’on s’énumère, vétusté d’un pauvre destin en antichambre. De ces choses que vous décelez dans votre reflet, quand … Il saisit un linge, arracha les yeux noirs du Pierrot et la bouche en géranium … Il revit le public hilare. Pourquoi diable le texte lui était-il venu … Ainsi ? C’était comme une pensée qui vous vient, grimée, toute grotesque – vous reconnaissez encore l’idée, la belle idée, sans ses déguisements, mais ce n’est déjà plus elle … Vous voudriez la retrouver, lui arracher son masque, sa perruque, mais sous les oripeaux … Il n’y a plus rien. Que le silence, l’absurde silence des salles de spectacle vides … Et, détournant les yeux – grands yeux noirs qui contemplaient leur reflet mal éclairé, comme étonnés de se trouver là - Fréneuse se leva, sans changer de pardessus, ramassa quelques billets dans un tiroir – peut-être pas le sien, sans doute pas le sien – et dans un froissement d’ailes, s'éclipsa …


~ * ~


Le rideau tombe. Vous applaudissez, sans enthousiasme, par politesse ou par automatisme. Hormis la beauté – charmante ! - de l’interprète féminine, la représentation vous a semblé bien médiocre. Il y a de la bonne volonté, mais … C’est inégal, sans argent – et la pièce ainsi amputée de ses jolis vers ! Un peu déçu, mal à l'aise, vous vous extirpez de votre siège un peu étroit, sans oser regarder la demoiselle, qui a trouvé son galant, ni votre voisin qui, sous l’effet de l’alcool, avait fait de vous son ami d’un soir. Vous vous faufilez, sans rien relever parmi les piaillements du poulailler – et vous descendez, un peu hagard, du paradis. Dans le hall du petit théâtre, on distribue des boissons – mauvais vins, mousseux fades. Vous pensez à rentrer, pour songer tout à votre aise aux malheurs de la Ville … Mais votre regard s’attarde sur une silhouette qui court déjà au dehors. Cheveux clairs qui battent au vent, chapeau qui oscille en singulier baromètre, et long manteau qui s’emberlificote … C’est lui, c'est le bonimenteur, le drôle de Pierrot du début de la pièce ! Comment l’avaient-ils appelés, déjà … ?

Machinalement, vous vous approchez du bar, commandez un alcool quelconque que l’on vous verse avec diligence … Dans un verre pas très propre. On vient féliciter les acteurs, leur offrir quelques fleurs, qui seront fanées demain – on les raille avec autant d'esprit que de discrétion. Des critiques officiels viennent bomber leurs ventres blancs et faire luire leurs respectables moustaches à la lueur des lampes Liberty. L’une d'elles s’éteint par instants, baignant dans l’ombre un couple ou deux voulant refaire la pièce, à leur manière. Voilà qu’un homme en costume noir s’exclame – et vous dressez l’oreille :

- Fréneuse ! Mais il est fini, Fréneuse, c’n’est plus rien …

Fréneuse, bien sûr … Vous vous approchez – une ou deux excuses, salutations … Et écoutez, avec la singulière envie d’en savoir plus.

- Mais vous ditez cela ... Avant la … Enfin, il y a dix ans, c’était un acteur réputé, il était même salué par votre journal …

- Allons bon ! Ne faite pas dire à cette pauvre revue ce qu’elle n’a pas dit. C’était un petit jeune qui faisait ses débuts, il était prometteur, c’est vrai, mais voyez l’étendue du désastre, à présent !


Vous acquiescez, timidement - drôle d'impression qui vous reste -, et ajoutez, comme en passant, que son jeu était …

- Honteux, bien entendu ! Murmura une femme, cheveux noués sur la nuque, quelques rides aux coins des yeux. Mais c’est le juste retour des choses, quand on y pense …

Sa remarque soulève vos questions, et fière d’attirer l’attention des foules, elle pérore, Madame, en expliquant sa pensée :

- Cet homme n’a pas sa place sur une respectable scène de théâtre … C’est un débauché. On le voit hanter les coins les plus horribles de Paris. Figurez-vous qu’on dit partout l’avoir vu dans les fumeries d'opium - ne me regardez pas comme ça, tout le monde le sait. D'ailleurs ces établissements auraient dû fermer depuis belle lurette, mais les problèmes à régler sont si nombreux … Un regrettable piège pour la jeunesse, moi j’dis !

- Oh je pensais que vous sous-entendiez autre chose !Minauda une petite blonde cachée sous un grand chapeau à voilette.

- Plaît-il, Mademoiselle ?


Mais la jeune femme se tait, sourire en coin, et laisse Madame, demi-mondaine de profession et maintenant parangon de la bonne pensée, reprendre son discours, qui semblait tout appris pour l’occasion :

- Et puis, ce nom, n’est-ce pas ridicule ? Est-ce qu’on vous en donne, aujourd’hui, de la particule ? C’est honteux de se moquer des vieilles noblesses, en s’affublant comme rien d’un nom comme de Fréneuse …

- Moi, Madame, on m’a dit que ce nom était vrai.

- Monsieur, celui qui vous a dit cela était un sot. Cet homme n’a rien d’un aristocrate, c’est un charlatan. Pire, c'est un fou, un pauvre fou que M. le directeur garde sans doute par charité et qu’il devrait bien plutôt mettre à la porte.


Un jeune impertinent se glissa alors, une fleur à la main, et sourire pour révérence, lança :

- Madame, il semblerait que le directeur ait pris l'habitude, depuis longtemps, de faire preuve de charité, puisqu’il me semble qu’il vous avait engagée, quand vous vous piquiez de comédie …

La dame ouvre la bouche, pâlit, et tandis que des rires légers s’élèvent, que des regards soucieux de ne point vexer une susceptibilité si sensible se baissent tout aussitît, le jeune homme enlève la petite blonde, avec sa bouche en cœur et sa voilette noire … Un silence gêné plane, un instant. Et on se récrie soudain, pour faire bonne mesure … La conversation reprend, paresseuse, et glisse sur la pièce. Vous … Vous n’écoutez plus … Votre regard s’est attaché, peut-être, aux pas de la petite blonde, qui salue déjà et s’éloigne ... ? Alors, sous une impulsion soudaine, sans comprendre ce qui vous prend, vous vous élancez à sa poursuite, rattrapez le couple dehors … Les deux jeunes gens, aux bras l’un de l’autre, vous regardent, un peu surpris – est-ce de la peur que vous lisez dans leurs yeux ? Vous bredouillez, maladroitement …

- Je … Excusez-moi de vous déranger, comme ça, mais … Enfin, qu’entendiez-vous par « autre chose » à propos de cet acteur ? Que sait-on de plus ?

Elle cille, ne semble pas comprendre. Vous murmurez ce nom que vous retenez à peine et elle semble soulagée.

- Ah Fréneuse … ! Oh rien, on dit juste …

Un instant d’hésitation, regard à son compagnon qui s’agite, mal à l’aise. Vous leur assurez, dans un sourire, que vous vous intéressez juste à l’homme que vous n’aviez encore jamais vu, et qui … Vous improvisez un mensonge, comme on fait tous en ces temps singuliers : vous devenez, par un scénario hâtif et morcelé, un jeune dramaturge, qui livrerait un texte audacieux prêt à être déclamé avec la même …

- Désinvolture, comme vous y allez ! Bah … Je peux vous l’dire après-tout. Fréneuse, paraît qu’il est allemand. Alors vous en pensez ce que vous voulez, mais moi j’vous l’dis. Et puis on l’a même vu, avec Jacques, il parlait allemand avec une drôle de femme. Une actrice, elle aussi, mais pas l’même genre, vous voyez …

- Ah … Euh oui, je vois. Mais … c’est tout … ?


La jeune fille fronce le nez, un peu vexée peut-être. Et elle a raison, sans doute, vous devriez vous estimer heureux : habituellement, on délivre les informations avec plus de difficulté que cela, vous ne trouvez pas ?

- C’est tout ... mais c’est déjà pas mal, non ?

Elle esquisse un vague salut, et elle s’éloigne un peu vite, au bras de son fiancé, mari ou amant. Vous vous retrouvez, seul, devant ce petit théâtre qui crache déjà ses spectateurs déçus et vous repensez un instant au reflet trompeur sur les pans du manteau, au sourire qui s’anicroche … Au fond, vous l’avez gardé, comme un souvenir déjà en archive, ce Monsieur-Prologue qui essuie ses huées, et fait encore le pitre, afin de glaner quelques sous à dépenser en boisson – ou autre chose. La vague cohorte des rumeurs dans son sillage, il erre à présent dans votre esprit, comme une image, une métaphore commode et simple, avec son costume rapiécé et ses pas incertains … Vous vous sentez même moins coupable, d’avoir couru sans raison après ce couple peu discret, d’avoir cherché, un instant, à figer dans votre mémoire le parfum de poussière d’un acteur sur le déclin. Souvenez-vous ... Paris s’affaisse, Paris décline, Paris s’embourbe sous les pas d’étrangers trop heureux, mais … Paris vivote toujours, dans les gargotes mal éclairées d’après-minuit et dans les salles, grandes et petites, où l’on vend du rêve pour une poignée de marks …

Paris et ce Fréneuse au fond … N'était-ce pas un peu … La même chose … ?

Mais voilà que vous frissonnez sous le dur froid d’hiver ; alors vous pressez le pas pour retrouver votre chambre et son papier jaunâtre aux vieilles fleurs, chassant ces pensées couleur de fantôme, pour de nécessaires pragmatismes.

[...]

Les jours étaient pourtant trop mornes, pour aller au spectacle.

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Deus Ex Machina
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MessageSujet: Re: [Humain] Jean de Fréneuse ou la vie donnée en spectacle.   [Humain] Jean de Fréneuse ou la vie donnée en spectacle. EmptySam 24 Juil - 18:10

Avec les compliments du chef : )

Au plaisir de jouer avec toi.

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